samedi 6 octobre 2012

M I L A D Y

Bramer dans une hutte de roseau, jusqu’à en perdre l'âme
Sous le chagrin d'une nature hostile de ne pouvoir nous voir nous aimer,
une nature qui voudrait noyer ma détermination dans son lac artificiel,
Comme les deux gestes de ma vie, je sors une main pour respirer, et pour vous écrire.

De ma main, je vous écris cet amour dont je suis plein,
et plutôt que le laisser exploser dans un tsunami difficilement maîtrisable,
je veux le distiller dans une onde, profonde, musicale à force d'élégance, légère,
une onde au long cours, infinie et sauvage, comme un courant
qui ne cesserait de couler jusqu'à vous.


Je t'écris mon onde mon amour, pour te dire tout ce que serait mon monde sous tes frissons.
Je t'ai vu nager dans ce lac, avec cette grâce que toi seule sais exprimer.
Je t'ai vue nager, assez pour comprendre immédiatement le langage des cygnes.
Tu n'étais pourtant pas muette, tu hurlais ta beauté sans émettre un son.
Puis tu as repris ton chemin. Mais tu n'es pas loin. Tu n'es jamais loin.
Toujours sur la rive du moindre courant porteur de notre énergie unique.

Aujourd'hui le lac dessine. Pour vous. Le trait majestueux qui nous lie, comme une courbe ascendante, comme la naissance d'une vague dont toujours vous sentirez l'âme.
Que tes eaux soient dormantes ou bouillonnantes, reçevez cette onde sensuelle qui rendra au cygne la sérénité majestueuse de l'étendue de son monde.
Dans le monde du silence, une main écrit le début d'un voyage.
Un voyage autour d'une onde...

Adoonis Oct 2012


dimanche 25 mars 2012


Abandonne ton âme à son lâche génie
Et pour rendre le calme à ton esprit flottant
Reste dans ton coin, stop la tyrannie
Oublie ta naissance et le prix qui t’attend

Tu n’a même pas la prestance d’Eurydice
Et comme victime au marche de l’autel ,
Imprègne toi et frémi Adoonis
Présente ta gorge au dernier des mortels ..

Le 10 février 2012 - Agression Bretonne

dimanche 26 février 2012

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage Comme au fond de mon coeur un doux coeur courtisé ; Et que rien, ni le temps, d’autres amours, ni l’âge, N’empêcheront jamais que vous ayez été. Que la beauté du monde a pris votre visage, Vit de votre douceur, luit de votre clarté, Et que ce lac pensif au fond du paysage observe vos dépassements, vos exces Vous ne saurez jamais que j’emporte votre âme Comme une lampe d’or qui m’éclaire en marchant ; Qu’un peu de votre voix est passé dans mon piano. Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme, M’instruisent des sentiers que vous avez suivis, Et vous vivez un peu puisque je vous survis.

"Poème pour une morte" (1929) extraits du recueil Les Charités d’Alcippe, de Marguerite Yourcenar

dimanche 8 avril 2007

Le temps est plus fort que l'illusion ...

Le doux respir du vent a effacé les dunes,
Le sable en voile fin a habillé la lune.
Et au matin désert sur la prairie étale
Des châteaux de mica étendent leurs pétales.
Constructions d'une nuit soufflée comme verre fin
Bijoux à l'écrin d'air, aux joyaux cristallins
Illusion d'un seul jour, car il suffit qu'Eole
Décide un coup de cil pour que l'oeuvre s'envole.

La colère des cieux a effacé les ondes
Que les nuées en orbe ont vêtu d'une ronde.
Les nuages duvet soupirent des complots,
Ils viennent du néant pour se fondre en sanglots.
Ils renaîtront plus loin comme phénix vapeur
En saignements de pluie, bienveillante liqueur.
Ces fantômes d'éther roulent des cabrioles
Jouant leur danse ultime en folle farandole.

La gomme de ma vie a effacé les traces
Les traces de mon cœur que le chagrin encrasse
Mais au pas des années, les traces effacées
Naissent en cicatrices, un hiver en plein mai.
Alors pour que les traces n'enlacent plus mon cœur
J'ai croqué dans le fruit, avalant ver et peur
Qu'ils fassent dans mon être un jardin d'Hespérides
Ouvert à tous les vents, emplissant tous les vides.

Adoonis pour Elisabeth Bontemps (remodelé pour EB)

mardi 20 mars 2007

Tout commence là où tout recommence...


S'il m'était possible de ne plus vous voir, je le ferai sans attendre. Je suis remplie d'une affection qui m'encercle et m'étouffe.
J'ai appris grâce à vous qu'un être si différent et en même temps si proche de moi n'arrive à combler mes impulsions et mes désirs les plus fous.
J'ai ressenti tout au long de ces derniers mois un vide que je ne peux supporter et briser.
Comme vous le savez, il y a toujours celui qui vit ce bouleversement comme un nuage au milieu d'un ciel bleu qui disparaît comme un point vers l'infini et ne revient jamais.
Je n'accepterai nullement d'attendre que ceci arrive et préfère garder mes émotions intenses en silence.
J'ai parcouru tant de moments forts et passionnels avec tant de beauté, que seul mon coeur m'a dicté en battant la chamade, mais lui seul me conseille, qu'il ne faut pas rêver au nuage éternel dans un ciel complètement bleu, et que la grisaille fait partie de la vie.
Vous pourriez pensez que de ne plus nous voir serait affreux, mais votre consolation serait d'avoir vu ce nuage chargé d'une pure émotion et, que nos yeux puissent le regarder partir jusqu'à disparaître...

Adoonis sept 2008

dimanche 11 mars 2007

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend la chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

Louis Aragon

illustration Véronique Bonjean

jeudi 8 février 2007

NAUFRAGE


En dépit d’une brise d’est forte et vigoureuse,
calme est la mer, neuves sont les voiles.
Par l’étambot j’examine l’union langoureuse
D’un couple contemplant amèrement une toile.

Quand la mer bouscule l’équilibre du chevalet,
Des reflets d’argent naviguent sur le tissu moqueur.
Le paysage s’anime et prend des teintes salées,
Qui irritent les yeux et provoquent des pleurs.

Soudain, l’édifice s’incline dans un grincement railleur,
Et laisse échapper brutalement sa voile tangonnée
La peinture laisse alors dans un bouillonnement de couleurs
La trace délébile d’une image profanée.

Alors les mots volent lentement autour du navire.
Frénétiquement, des bonites rattrapent l’étrave,
pour mieux contempler la cloche qui chavire
Dans un beau chuchotement grave

[Adoonis le 18 Janvier 1990]

jeudi 18 janvier 2007

Elle est la, elle arrive,
nous la préssentons dans la nuit,
mais ne la voyons point.
Les secondes s'égrainent alors lentement..
Maintenant, elle se dessine au loin.
D'abord pré-visible et grandissante,
puis puissante et agressive,
elle tient la pause
droite et déterminée.
C'est face aux lumières civilisées
que son arrondi se forme,
et, tombant alors lourdement dans un grondement clair,
elle sort sa révérence trop respectueuse,
pour mieux bouillonner et siffler en avançant vers l'homme

Adoonis le 27 mai 1999

dimanche 7 janvier 2007

Pensez vous atteindre mon coeur
Sans sagesse, mais folie et ardeur
Vous devez donner de votre image
Le plus virtuel des visages
Celui que vous cachez derrière la lumière
Sans savoir ce qu'il y a derrière
Caressant l'idée d'une belle étrangère
Prenez garde aux femmes légères
Tout le monde fait ce rêve étrange et pénétrant
Bel esprit de son âme et frustrant
Tombant sous les éclairs de la foudre
Jaloux des éclats qu'il engendre
L'Amour n'est qu'une question de temps
Sauf dans le cas échéant

lundi 1 janvier 2007

Siffle La Fuite infinie du Temps
Le Passé, le Present, l'Avenir
Empreintes d'Eternité,
écailles arrachèes, emportèes,
Brillantes…

Couleur d'Infini,
L'Ocean d'un Amour,
L'Abime…
La Vie et la Mort s'effleurent,
Se nouent, se dènouent, se rattrapent et se fuient…
Nature,
Art ultime, Art sublime
Dont nous sommes…
Nature,
Un peu de ta voix…

EMMA SHAPPLIN

dimanche 31 décembre 2006

Le ciel bleu sur nous peut s'écrouler
Et la terre peut bien s'effondrer
Peu importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier.
Tant que l'amour inondera mes matins
Que mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les grands problèmes
Mon amour puisque tu m'aimes.

Edith Piaf

jeudi 28 décembre 2006

La cloche du soir (sonnet)


La barque s’enfuyait sur l’onde fugitive ;
La nuit se prolongeant comme un paisible soir
A la lune du ciel pâle, méditative,
Prêtait un doux abri dans son vêtement noir ;

Dans le lointain brumeux une cloche plaintive
Soupire un son pieux au clocher du manoir ;
Le saint bruit vient passer à l’oreille attentive,
Comme une ombre que l’œil croit parfois entrevoir;

A la pieuse voix la nacelle docile
Sur l’onde qui frémit s’arrête, puis vacille,
Et sur le flot dormant, sans l’éveiller, s’endort;

Le nautonnier ému d’une main rude et digne
Courbe son front ridé, dévotement se signe…
Et la barque reprend sa marche vers le port.

[Jules Verne]

dimanche 17 décembre 2006

L'alphabet du baiser


Amour infini de tendresse
Berce mon coeur de caresses
Comme un éclat de verre sur ta bouche
Devine le bonheur qui me touche
Effleurant doucement les baisers
Fleurs divines avec toi partagé
Gardien de notre amour
Hymen de mes jours
Irrésistible accroche du plaisir
Jamais ne pourra se ressaisir
Kit d'or et de soie, il ne craint
Livré dans son plus bel écrin
Nuage blanc et humide
Métamorphose de reflets qui se vident
Oubliant le reste qui l'entoure
Pétillant de désir à son tour
Quartz cristalline de ses lèvres qui se touchent
Rutilant l'immensité de l'éclat qu'ils ne cachent
Seul le baiser de l'amour
Teinte affective, ils savourent
Unis et seuls au monde
Véritable union les inonde
Wagon de baisers sans parler
Xérocopie électriques égaler
Yin Yang indissociable non divisé
Zeste d'amour est le baiser

jeudi 7 décembre 2006

HYPNOTIC ...


H istoire d'alchimie mon élixir dégage l'authentique
Y eux de velours rouge parfumés je me veux excentrique
P arfum précieux me répand sur vous romantique
N oble synergie humée je m'engage frénétique
O ptique de vous rendre magnétique
T ourbillon envoûtant de ma personnalité hystérique
I rrésistible envie qu'il vous parfume de façon mythique
C oktail diabolique de poison hypnotique

mercredi 6 décembre 2006

L' amour n'attend pas...


Je prends le chemin
Celui de la raison
Sans te prendre la main
En fuyant l'horizon

J'ai trouvé tant de bonheur
Avec mon coeur tout entier
Mais je pars sans honneur
Courir tous les sentiers

Etre, Amant, Amour
T'aimerai-je toujours
Garderas-tu dans tes vieux jours
La signification du mot Amour

La vision au miroir
Reflétant notre histoire
Finira au mouroir
Sur un grand écritoire

Des lignes pleines de mots
Chaudes, amères et puis roses
Tous ces mots en rameaux
Eparpillés comme des proses

Souvenir d'échanges dans le silence
Parleras-tu de l'être aimé?
Ou alors de la potence
Ou rien n'est animé

Comme des singes sans vie
Tout est envie
Boulets en fonte
J'espérai la refonte

Corps emperlés de sueur et de jours
Camaïeu d'empreintes pour toujours
Silencieuses processions
Passion devenant agression

Emblème du sigle de l'Amour
Egaré dans le ciel
Nuage éternel
Aveugle muet mais remplit d'Amour