dimanche 8 avril 2007

Le temps est plus fort que l'illusion ...

Le doux respir du vent a effacé les dunes,
Le sable en voile fin a habillé la lune.
Et au matin désert sur la prairie étale
Des châteaux de mica étendent leurs pétales.
Constructions d'une nuit soufflée comme verre fin
Bijoux à l'écrin d'air, aux joyaux cristallins
Illusion d'un seul jour, car il suffit qu'Eole
Décide un coup de cil pour que l'oeuvre s'envole.

La colère des cieux a effacé les ondes
Que les nuées en orbe ont vêtu d'une ronde.
Les nuages duvet soupirent des complots,
Ils viennent du néant pour se fondre en sanglots.
Ils renaîtront plus loin comme phénix vapeur
En saignements de pluie, bienveillante liqueur.
Ces fantômes d'éther roulent des cabrioles
Jouant leur danse ultime en folle farandole.

La gomme de ma vie a effacé les traces
Les traces de mon cœur que le chagrin encrasse
Mais au pas des années, les traces effacées
Naissent en cicatrices, un hiver en plein mai.
Alors pour que les traces n'enlacent plus mon cœur
J'ai croqué dans le fruit, avalant ver et peur
Qu'ils fassent dans mon être un jardin d'Hespérides
Ouvert à tous les vents, emplissant tous les vides.

Adoonis pour Elisabeth Bontemps (remodelé pour EB)

1 commentaire:

Adoonis a dit…

Poéme sans auteur adapté par Adoonis pour Elisabeth Bomptemps